lundi 15 décembre 2008

Formation et qualification des enseignants

Cet article fait parti du résumé de la réunion du 9 décembre 2008 rédigé par S. Berger
Pour de plus amples informations sur ce sujet voir également cette vidéo ou ici


Agences de remplacement
En novembre, le ministre de l’éducation nationale annonce en conseil des ministres la mise en place d’agences de remplacement, sans plus de précision. Il s’agit visiblement d’une espèce d’agence d’intérim interne à l’éducation nationale, chargée de procurer une main d’œuvre vraisemblablement pas ou mal formée, pour effectuer les remplacements dans les écoles. Les professionnels titulaires chargés du remplacement seraient amenés à disparaître. Cela existe déjà dans l’Oise, ce sera mis en place en Isère au 1er janvier 2009, sans aucun texte, sans qu’on sache exactement de quoi il s’agit (quels diplômes seront demandés, quel statut auront les remplaçants…).

Recrutement et formation des professeurs
En parallèle a été lancée une réforme de la formation et du recrutement des enseignants. Les IUFM vont disparaître. Les enseignants des universités seront chargés de former les enseignants du primaire et du secondaire. Il a été demandé le 15/10/08 aux universités de présenter une maquette de formation pour le 31/12/08, afin que la réforme soit mise en œuvre à la rentrée 2009. Les professeurs devront obtenir un master 2 (bac+5), ce qui est présenté par le gouvernement comme un progrès, un gage d’une meilleure formation des enseignants. S’ils étaient jusqu’à maintenant admis en IUFM avec un bac+3, ils effectuaient en réalité une année de préparation au concours, puis un an de stage, pendant laquelle ils avaient des cours et des stages dans des classes., ce qui fait également bac+5. Dans la réforme qui se met en place, le concours écrit pour le recrutement aura lieu en milieu d’année du master 2, soit un semestre avant la prise de poste. Durant ces quelques mois, les étudiants, n’auront pas la certitude d’avoir un poste (les oraux auront lieu à la fin de l’année) et n’auront que très peu de temps pour se former et se préparer au métier. Y aura-t-il encore des stages, véritable bain dans le métier futur? Ce qui est sûr c’est qu’ils seraient effectués par des étudiants non encore recrutés, qui n’auront aucune certitude de pouvoir faire ce métier, et qu’ils ne seront pas rémunérés comme un véritable emploi.
Entre autres conséquences, les professeurs en poste, qui bénéficiaient grâce à ces stages, d’une possibilité de remplacement, ne pourront plus obtenir si facilement des congés pour aller se former.
Alors que jusqu’à présent les programmes des formations étaient définis par des universitaires qui détiennent le savoir dans les disciplines considérées, ils seront dorénavant calqués sur les manuels du secondaire, dont le contenu est défini par les inspecteurs généraux de l’éducation nationale, c’est-à-dire par le gouvernement. M. Darcos a même suggéré que les programmes d’histoire pourraient être définis par les parlementaires.
Concernant les connaissances exigées pour le futur recrutement des professeurs, il est stipulé que les enseignants du secondaire seront recrutés sur leur connaissance des textes éducatifs et des recommandations officielles. Un professeur de langue n’aura plus besoin de savoir parler la langue en question. Les jurys seront composés de ‘membres de la société civile’, qui jugeront uniquement de l’aptitude à enseigner, notamment pour pousser à une plus grande polyvalence, et pouvoir enseigner n’importe quelle matière.

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