lundi 15 décembre 2008

La maternelle menacée

Cet article fait parti du résumé de la réunion du 9 décembre 2008 rédigé par S. Berger
Il reprend et approfondit les thèmes abordés dans ce billet

Situation fragilisée

La maternelle est une véritable école, la première dont les enfants font l’expérience (voir aussi ici). Elle est essentielle pour les enfants dans leur globalité, pour leur épanouissement. Elle leur permettra de connaître un cursus scolaire de qualité et de mieux le réussir. Plusieurs signent montrent qu’elle est aujourd’hui menacée :
  • L’école maternelle est l’objet d’une dévalorisation médiatique permanente, pour faire croire qu’elle ne fonctionne pas bien et faciliter sa destruction.
  • Dans les nouveaux programmes de primaire, très légers dans leur ensemble puisqu’ils ne font que 33 pages, seulement 4 pages sont consacrées à la maternelle 'voir le programme 'complet' ici).
  • La remise en cause de la scolarité des enfants avant trois ans est maintenant effective*
  • En cas d’absence des professeurs, les remplacements en élémentaire sont prioritaires par rapport à la maternelle
  • Les classes sont de plus en plus chargées.
Des structures d’accueil pour remplacer la maternelle**
Ces éléments convergents et préparent la mise en place de structures d’accueil pour les 2-3 ans, de type jardins d’enfants. Ces garderies pourraient dépendre des collectivités locales et seraient en grande partie à la charge des familles. De telles structures ont été ouvertes dans le département du Rhône à titre « expérimental ». On sait maintenant que ce qui est testé localement à titre expérimental est par la suite généralisé sans aucune évaluation de l’expérience. A terme, la moyenne section disparaîtrait également, et la grande section serait rattachée à l’élémentaire. Cette situation, qui est celle de certains pays européens, signifierait donc la fin de la maternelle. Elle serait à coup sûr présentée comme une avancée par ceux qui la mettront en place, au prétexte que l’âge de la scolarisation obligatoire passerait de 6 à 5 ans. Cet argument est trompeur : actuellement, grâce à la maternelle, la quasi-totalité des enfants sont scolarisés dès trois ans.
Mais là aussi la tendance est à la baisse. Plus que 4% des moins de trois ans sont scolarisés en Isère. Entre 2003 et 2006, une baisse de 36% a été constatée pour cette tranche d’âge à l’échelle nationale. Tous les autres « modes de garde » ont augmenté. Ce grignotage prépare la disparition de la maternelle, mais est aussi une formidable mesure d’économie.

Ce qui se mettrait en place, qui ne serait plus une école, serait payant. Les tarifs seront plus ou moins élevés et la qualité des structures et de l’encadrement serait bien sûr variable, selon les moyens des familles. Tout en bas de l’échelle, on trouvera des familles où les mères devront renoncer à travailler, par manque de moyen pour payer la garde des enfants. De plus, les problèmes actuels de place en crèches se retrouveraient sans doute jusqu’à l’âge de 5 ans. Cette situation prévisible remet en évidence que la maternelle est un instrument très fort de justice sociale, puisqu’elle accueille tous les enfants, y compris ceux des familles les plus pauvres, qui sont ceux qui en ont le plus besoin. Elle avait d‘ailleurs été plébiscitée à l’occasion d’une enquête menée il y a quelques année.

* Voir le rapport rapport du Sénat rédigé par Mme Monique Papon, Sénateur de Loire Atlantique et Pierre Martin, sénateur de la Somme dont vous pourrez lire le contenu ici.
A noter que le contenu même de ce rapport est contredit par le commissaire européen chargé de l'Education dont vous pourrez voir un extrait ici.
**Les départements pilotes retenus sont le Rhône et La Mayenne... ou pas (voir ici pour plus de détails).

1 commentaire:

Madouc a dit…

MERCI MERCI MERCI...
Je constitue un réseau des parents en Seine-Maritime...
merci pour tout ce travail,
à très bientôt
Madouc