lundi 15 décembre 2008

La réforme de l’école primaire de 2008

Cet article fait parti du résumé de la réunion du 9 décembre 2008 rédigé par S. Berger
Programmes

  • Maternelle
Ils sont disponibles sur Internet ici. Ils se réduisent à 4 pages contre un livre entier auparavant. Les professeurs continuent d’ailleurs de suivre ces anciens programmes.
  • Elémentaire*
Plus de français et de maths au détriment des autres matières : pratiques artistiques, découverte du monde. L’instruction civique et morale disparaît en tant que matière. Mais les règles morales doivent être inculquées aux enfants. On n’élabore plus les règles avec eux. En termes de pédagogie, la règle est dorénavant de transmettre : il faut empiler les savoirs, notamment en français et en maths. On ne doit plus faire réfléchir les enfants à la manière d’appliquer les règles, les opérations. La technique est mise en avant. On n’apprend plus la langue à travers un travail transversal à plusieurs disciplines. Les enseignants n’ont plus le temps d’organiser les discussions et la réflexion.
Ce n’est pas comme ça qu’on facilitera l’apprentissage et la réussite. Les enfants les plus fragiles se retrouveront les plus en difficulté.
Les enseignants continuent d’enseigner avec les méthodes précédentes, mais se retrouvent à cette époque de l’année en difficulté : les programmes ont été alourdis en termes de quantité de savoirs à transmettre. La méthode transmissive préconisée, qui consiste à empiler les connaissances est effectivement plus rapide que celle consistant à faire réfléchir et découvrir les enfants. Un signe révélateur : dans les nouveaux programmes, le vocabulaire de la pédagogie a quasiment disparu. Le mot « élève » lui-même est très peu employé.

Rythmes

La récente réforme a bouleversé les rythmes scolaires sans aucun travail en amont pour savoir ce qui est de l’intérêt des enfants. Les chercheurs n’ont pas été consultés. L’expérience de semaine de 4 jours semblait assez peu concluante et était remise en cause, notamment dans le Rhône, où les enfants sont plus fatigués et stressés.
Ajouter une demi-heure de soutien à la fin d’une journée déjà longue constitue une surcharge pour les enfants. Il est à noter que la mairie de Grenoble a imposé un horaire pour le soutien, allant à l’encontre des décisions qui avaient été prises dans chaque école à la suite d’un travail de réflexion assez poussé.
A Paris, 150 conseils d’école ont décidé d’organiser le soutien aux horaires qu’ils avaient décidé, en vertu d’un texte disant que c’est le conseil d’école qui organise la semaine.
A l’école Diderot de Grenoble, il y a plus d’enfants inscrits à la cantine et à la garderie cette année : est-ce une conséquence du fait que l’argent familial qui passait dans la baby-sitter à ces moments-là sert maintenant à la financer le mercredi matin ?
Paul Bron, adjoint municipal à l’éducation, passe dans les écoles. Il préconise une semaine de 5 jours et un raccourcissement des journées (voir ici également pour avoir plus de détail). Il souhaite une harmonisation par secteur, mais de manière contradictoire, il affirme que les conseils d’école doivent être écoutés sur cette question Visiblement la mairie étudie la mise en place des cours de soutien le mercredi matin. Il dit qu’il faudra attendre l’année prochaine pour rajouter une demi-journée.
Il faut une vraie réflexion sur le rythme dans la semaine et dans la journée.

* Pour ce qui est du contenu des programmes, mêmes deux anciens ministres de l'éducation s'y opposent voir ici l'appel de Jack Lang et Luc Ferry sur ce sujet. Voir également ici cet article fort interessant sur les raisons de la grogne en école primaire.

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